jeudi 16 décembre 2010

L'intérêt de Kinect, c'est aussi son détournement pour faire des appli gestuelles


Certains diront "encore un article sur Kinect".
Cette fois-ci, il ne s'agit pas de critiquer la jouabilité (gameplay) des jeux sur Xbox-Kinect, mais d'évoquer les détournements de ce dispositif par tout un tas d'amateurs éclairés ou d'équipes de recherche prestigieuses.
Je mets dans cette catégorie le groupe Fluid Interfaces du MediaLab (MIT).
C'est ce groupe qui a déjà réalisé Sixth Sense, on peut donc s'attendre à ce qu'il exploite astucieusement Kinect.
Leur projet actuel est d'utiliser Kinect pour surfer sur le web. Pour l'instant, comme le reconnaît Doug Fritz (cf. article de Technology Review), ils tâtonnent un peu et cherchent, comme tout le monde, les bons gestes de navigation. Ne connaissant pas les gestes de base proposés par Microsoft, ils se sont plutôt inspirés des gestes à la iPhone.
Sans doute que Microsofr n'imaginait pas un tel détournement de Kinect qui, pour quelques milliers de dollars (avec le logiciel), permet enfin à pas mal d'équipes de recherche d'imaginer simplement des applications à commandes gestuelles.
Pour l'instant, ça reste au niveau des preuves de concept, mais on peut parier que, comme Surface l'a fait pour le tabletop computing, Kinect va booster les recherches sur l'interaction gestuelle.
Un exemple est cette vidéo qui montre l'animation gestuelle d'une marionnette avec une Kinect, un portable et un vidéoprojecteur.
La grande question reste de savoir si les gens sont prêts à abandonner leur clavier et leur souris pour faire des gestes devant leur écran. Doug Fritz répond clairement oui. Pour ma part, je serai moins catégorique. C'est vrai que la souris, on l'a déjà remisée dans un tiroir avec les nouveaux pavés tactiles multitouch, quand au clavier, je vous laisse imaginer comment gester du texte. J'ai bien quelques idées sur la question, mais je n'imagine toujours pas écrire ce billet en m'agitant devant Kinect.

jeudi 9 décembre 2010

Le Graffiti Bar : un nouvel Interactive Bar à Tokyo

Un nouveau bar qui s'équipe de grandes surfaces interactives multitactile. Cette fois-ci c'est à Tokyo au Graffiti Bar.
On appelle ça un interactive bar.
Regardez cette très courte vidéo ou cette plus longue.

Au restau, vous avez certainement déjà constaté que la carte ne vous permettait pas toujours de bien choisir vos plats etvos boissons (à part dans les restau asiatiques où il y a des images) et que parfois, on s'ennuyait ferme à attendre le prochain plat. Je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi on attendait parfois si longtemps pour avoir un dessert qui ne demandait aucune préparation.

Je trouve qu'avec des écrans multitactile sur les tables, on pourrait apporter une solution à ces deux problèmes. On pourrait feuilleter une carte virtuelle qui ne serait pas que textuelle, avec des photos, des conseils, des recommandations... et on pourrait mettre des jeux (puzzle, quiz...) pour se divertir entre deux plats.

Je ne suis donc pas emballé par les vidéos du Graffiti Bar. Sur la plus longue, on voit une carte qui n'est que le pâle reflet d'une carte papier (autour de 2 min), elle ne présente aucun intérêt. Bien sûr, on tourne les pages à un doigt, mais comme sur tous les lecteurs de livres numériques, ça n'a vraiment rien de très innovant.
Quant à faire des traits ou écrire avec ses doigts, ça doit pouvoir amuser des enfants pendant quelques temps, mais ça ne vaut pas un bon jeu multijoueur sur la table.

L'initiative du Graffiti Bar reste intéressante, mais il va falloir se creuser davantage la tête pour que ces technologies soient plus intéressantes pour les consommateurs de bars ou de restaurants.

samedi 23 octobre 2010

L'IPod nano consacre le règne de l'interaction (multi)tactile




On peut voir dans la sortie du nouvel iPod nano une consécration de l'interaction multitactile (multi-touch).
Si cette forme d'interaction n'est pas nouvelle (cf. l'historique dressé par Bill Buxton), elle concernait surtout, des dispositifs d'une certaine taille.


Les plus petits sont des pavés taciles (tactile array sensor de 1981, trackpad d'Apple de 2007), arrivent ensuite des écrans tactiles (multi-touch screen des Bell Labs de 1984, écran multitactile 3M de 2009), puis, en grandes tailles, les tables interactives (Digital Desk de Xerox de 1991, table Surface de Microsoft de 2007) et pour finir les grandes surfaces tactiles (Multi-Touch Collaboration Wall de 2008, TouchWall de Microsoft de 2008).

Avec le nouvel iPod nano, le multitactile arrive sur un écran de 1,5 pouces de côté, soit 5 cm de diagonale.
Ne cherchez pas les boutons ou la roue cliquable (click wheel), il n'y en a pas. L'iPod nano se résume juste à un écran multitactile.


Toutes les commandes passent pas l'écran tactile, avec un seul doigt, à l'exception de la rotation qui se fait à deux doigts.
L'évolution de la gamme nano est assez intéressante à observer.
La click wheel a résisté pendant 5 générations, pendant 5 ans de 2005 à 2010. En fait, elle est apparue en 2004 sur l'iPod mini en remplacement de la touch wheel de l'iPod vesion 2002 qui remplaçait la scroll wheel du premier modèle de 2001.


L'introduction de l'écran multi-touch sur un iPod remonte à 2007 avec la sortie de l'iPod touch.
Le nouvel iPod nano ne retient que le meilleur en perdant sa roue et en ne gardant que l'écran multitactile.
L'écran d'accueil propose 4 "gros boutons" pour accéder aux listes de lecture, aux artistes, lancer ou arrêter l'écoute et créer une liste genius.

Toutes les commandes sont gestuelles, le tap pour sélectionner ou pour faire apparaître un menu, le swipe pour changer de page, la rotation pour faire pivoter l'affichage, le tap long pour revenir à l'écran d'accueil, le tap long suivi du drag pour changer l'ordre des icônes comme sur l'iPhone et la secousse pour écouter ses morceaux dans un ordre aléatoire.

Il faut remarquer qu'Apple propose désormais deux formes d'interaction sur ses petits iPod : le shuffle (59 € les 12,5 g) et le nano (169 € les 21 g).
C'est la synthèse vocale (VoiceOver) associée à la click wheel pour le shuffle et l'écran tactile pour le nano.
Qui va gagner d'après vous ?

mardi 5 octobre 2010

BlindType pour saisir du texte sur son ordiphone sans peur et sans reproche

C'est la première fois qu'une méthode d'entrée de texte fait autant du buzz aussi rapidement sur la Toile.

Je veux parler de BlindType.

Ce n'est pas vraiment la technique de saisie qui est commentée, mais l'annonce de l'achat par Google.
Il faut dire que ce qui freine depuis toujours l'essor des smartphones, tout comme avant des PDA, c'est la difficulté de saisir du texte avec ces petits systèmes et leurs minuscules claviers.
C'est déjà difficile sans bouger, mais en mouvement ça devient quasiment impossible de viser sans se tromper la bonne touche au doigt ou au stylet. Faire une seule erreur par mot, soit en moyenne se tromper de touches une fois sur 5, relève presque de l'exploit.
On comprend bien que Google, lancé dans l'aventure des smartphones avec Android", recherche la bonne méthode pour saisir du texte sans trop d'effort.
L'approche de BlindType semble intéressante car au lieu de supposer que vous saisissez sans erreur, BlindType part plutôt du principe que vous avez toutes les chances (façon de parler) de taper souvent sur les mauvaises touches. Avec BlindType, vous pouvez taper votre mot comme vous pouvez en appuyant sur les bonnes touches ou à côté, une bonne prédiction lexicale (en anglais) corrige vos erreurs.
On peut donc taper sans faire trop attention, c'est à dire taper très vite, à la fin de chaque mot, vous faites un swipe (geste de glissé du doigt) et BlindType affiche, en principe, le bon mot. Vous pouvez toujours refusé le mot proposé et choisir dans une liste d'autres propositions dont, en début de liste, le mot que vous avez réellement frappé.
Un exemple, si vous tapez successivement sur les touches "e t t o y s", après un swipe, c'est le mot "errors" qui sera inséré dans le texte (sur la photo, en tapant "f u b", c'est le mot "fun" qui est affiché).

Vous pouvez penser que BlindType se limite à un bon module de prédic-tion lexicale. C'est plus que ça, avec BlindType, vous pouvez taper sans clavier virtuel affiché à l'écran, en tapant n'importe où sur l'écran et en tournant votre smartphone (cf. photo).
Ce n'est tout de même pas commun.

Les commentaires sur le net sont assez élogieux. Comme d'habitude, on trouve les classiques (et peu inspirés) "awesome", "huge", "cool", "stuned" et le fameux "WOWWW".
L'inventeur de BumpTop juge dans un tweet BlindType de "frickin' amazing" et un autres s'exclame "omg" (Oh My God).

C'est la consécration, cette méthode n'est même plus reconnue comme une bonne idée humaine, mais carrément d'essence divine !
Google a bien raison de sauter dessus aussi vite pour porter Androïd au 7e ciel.


Regardez la vidéo, la frappe est rapide, pour bien comprendre vous devrez jouer du pause/play.

mardi 21 septembre 2010

Kinect, pas si mal à jouer et aussi à regarder les autres jouer


Je reviens sur Kinect et cette fois-ci, je vais être assez positif.
Les capteurs ont l'air de marcher plutôt convenablement.
On voit bien sur la première photo comment à partir de l'infrarouge (image de droite) et de l'image des personnes, le système modélise leur squelette (ici avec 12 points).
J'ai testé, vous pouvez bouger, le squelette vous suit assez bien avec très peu de décalage (lag).

Il arrive parfois des problèmes comme sur la photo ci-dessus où la personne est de profil. Le système ne retrouve plus les deux jambes, ni les deux bras.

C'est assez surprenant d'observer les joueurs qui ont tendance à pas mal accentuer leurs gestes. On peut le constater sur ces deux photos quand le joueur essaie de cabrer la voiture ou simplement de la faire tourner.

Sur la DS, on pouvait caresser son animal domestique avec le stylet, c'était amusant, mais pas très naturel. Avec Kinect, pas besoin de manette, directement avec les mains, on peut caresser ce petit tigre... virtuel (on voit l'image de la main en surimpression sur l'image).

Caresser le tigre sans aucun dispositif intermédiaire, c'est bien naturel, mais bouger les mains dans le vide, sans volant, sans manette, pour conduire une voiture, est-ce si intéressant ?
A vous de juger... bientôt.

lundi 13 septembre 2010

Pour Microsoft, Kinect n'est rien de moins qu'un grand pas pour l'humanité


J'ai déjà parlé plusieurs fois du projet Natal de Microsoft sur ce blog,.
J'étais sceptique dès le départ ce qui m'a valu quelques critiques.
Natal s'est transformé en Kinect et sera disponible dès novembre.
La presse spécialisée a pu le tester cet été et les internautes commentent déjà abondamment le futur bébé de Microsoft.
Dans l'ensemble, c'est plutôt critique, les mots "flop" ou "bide" sortent souvent.
J'avais expliqué, en juin dernier, pourquoi de mon point de vue Kinect nous faisait remonter au singe.

Pour l'annonce de Kinect, Microsoft a demandé au Cirque du soleil d'assurer le show. Au début du show, le narrateur déclare : "The future of humanity is humanity itself. In the 50 million years of evolution, the narrator said, each leap forward in technology leaves more and more people behind. This time, human beings will be at the center, and the machine will be the one that adapts".
Bref, Kinect ne serait pas une nouvelle plateforme de jeu, mais une révolution dans l'histoire de l'humanité, un grand pas pour l'humanité, rien de moins.
Le spectacle du Cirque du soleil était forcément grandiose, le message était exaltant, du coup, les attentes risquent d'être immenses.
Microsoft prend donc le risque de décevoir.
Apparemment , les hardcore gamers sont déjà très critiques, on verra si les kids et leurs parents seront séduits et trouveront que Kinect les a bien à l'oeil et détecte tous leurs gestes.
On sait déjà que les filles devront mettre un pantalon et qu'il faudra éviter de porter des rayures.
Kinect a donc plus été conçu pour l'américain en T-shirt que pour le breton en marinière.

lundi 6 septembre 2010

Dans une tendance à la tactilisation, la Prius 3 revient aux boutons



Il est facile de constater que depuis quelques années les écrans tactiles ont envahi nos objets (comme encore récemment le nouvel iPod Nano).
Quand Microsoft imagine le futur à horizon 2020, il voit surtout des écrans tactiles, des tablettes tactiles, des cartes tactiles, des tables tactiles...
On peut parler d'une tendance générale à la tactilisation.
Dans ce contexte, il est intéressant de noter que certains font le choix inverse et remplacent, dans leurs nouveaux produits, un écran tactile par une armée de boutons.
C'est ce qu'a fait Toyota en passant de la Prius 2 (2004-2009) à la Prius 3 (2009).
La Prius 2 avait un écran tactile multi-fonction à partir duquel on commandait la radio et la clim.
Du coup, il n'y avait presque aucun bouton sur la console centrale.
Changement de décor avec la futuriste Prius 3, la console centrale est truffée de boutons et il n'y a plus d'écran tactlile (sauf dans la version la plus luxueuse Lounge). On en compte une bonne trentaine.
Ainsi, la Prius 3 devient l'exception qui confirme la règle de tactilisation des nouveaux produits.

samedi 21 août 2010

Comment voyez-vous l'avenir de l'IHM ? A vos messages.

Les vacances sont finies, travail, blogs, tweets... ça repart.
Je dois commencer par reprendre la préparation d'un exposé qui est sensé éclairer quelques sommités scientifiques sur l'avenir de l'interaction homme-machine (IHM).


J'ai bien quelques idées, mais ce ne serait pas mal si les quelques lecteurs de ce blogs donnaient leur avis sur la question en rédigeant un commentaire.


Sachez que ces scientifiques ont pour mission officielle de conseiller le gouvernement, c'est donc l'occasion de passer indirectement un message.

mercredi 14 juillet 2010

Interaction pédale vs digitale


Pour une fois, délaissons la main et intéressons nous au pied.
On peut interagir aussi avec les pieds. On parlera alors d'interaction pédale (du latin pedalis, pédal signifie "relatif au pied").
Il existait déjà des systèmes de projection interactive sur le sol comme playground de Catchyoo, living floor de Vertigo ou encore GroundFX d'InterTek.
L'institut Hasso-Plattner de Potsdam a développé sous la direction de Patrick Baudisch Multitoe (toe signifie orteil) qui est une surface multitactile pour les pieds.

La technologie FTIR employée permet d'évaluer la pression, le système peut ainsi identifier plus facilement une personne à partir de l'empreinte de ses semelles. Elle permet aussi à une personne de désigner un objet avec précision, ainsi il est possible de saisir du texte sur un clavier projeté au sol en sélectionnant des touches plus petites que la surface du pied.
J'aime bien l'idée de l'ouverture d'un menu contextuel en sautant en l'air, un petit saut à a place d'un clic droit, c'est bon pour la forme.
Regardez la vidéo (2 min 15) qui montre bien les possibilités de Multitoe, même si la musique devient vite lancinante.
Avec Multitoe, l'expression "écrire avec ses pieds" prend un tout nouveau sens.

samedi 10 juillet 2010

iMirror : faite un brin de toilette sans lâcher vos iApp


Depuis peu, l'accès à l'information et son échange ne passent plus par nos PC, en tout lieu (tant qu'il y a du réseau), nous lançons des applications sur nos smartphones pour recevoir ou émettre du contenu.
Depuis cette année, nous faisons de même, affalés dans un fauteuil ou allongés dans l'herbe, avec nos tablettes.
C'est la fin des temps morts, il y a tant d'applications, tant de réseaux sociaux, tant de fils d'information, que nos minutes disponibles deviennent des temps de recherche ou de production de contenu.
Il restait encore des moments en manque d'interaction, comme les 3 minutes que vous passez à vous laver les dents. Une brosse dans une main, il vous en reste une autre pour interagir avec le monde numérique.
Avec l'iMirror, vous pouvez le faire, vous ne vous regarderez plus bêtement dans votre miroir, vous pourrez découvrir la météo, lire les cours de la bourse (ce que je ne fais jamais), écouter votre radio préférée ou votre liste de lecture favorite ou encore regarder une vidéo sur YouTube.
Et si votre miroir devient tactile, aucune raison de s'arrêter en si bon chemin, vous pouvez faire de même avec les autres surfaces qui vous entourent et mettre des iWall, iDoor, iFloor un peu partout.
En fait, l'iMirror n'existe pas, c'est juste un exemple de montage vidéo réalisé à l’aide de Photoshop et d’After Effect déposé sur tuto.com, mais ça montre notre soif d'interaction permanente.
Tout comme, on a pu mettre une radio ou une TV dans plusieurs pièces pour l'écouter ou la regarder un peu partout, on va vers une interactivation des objets qui nous permettra de rester connectés en tout lieu... si nous le désirons.

dimanche 27 juin 2010

Digital vs Numérique

La minute du geek sur Le Monde Technologies propose une vidéo intitulée numérique vs digital.
En 1min30, vous comprendrez pourquoi mon blog a pour sous-titre Le blog de l'interaction digitale.
J'extrais la phrase la plus significative : "En français, digital est un adjectif qui se rapporte au doigt et seulement au doigt, le digital anglais, celui qui se rapporte au calcul, se traduit en français par numérique."
Alors, geek de la génération numérique, faites de l'interaction digitale (avec vos doigts).

samedi 19 juin 2010

Le tactile symbole de notre époque

D'où viennent ces 3 images d'inter-action tactile ? De la dernière confé-rence sur le sujet, d'un labo de recherche, d'un showroom ou d'une exposition sur les solutions tactiles ?
Pas du tout, ces 3 images sont issues des spots de publicité de Boursorama.

Le slogan de cette nouvelle banque est "la banque en ligne... avec son époque".
Pour montrer la modernité de cette banque, il fallait un symbole fort de notre époque, le symbole d'une nouvelle forme d'échange. Les publicitaires ont trouvé que l'interaction digitale était le meilleur emblème de la modernité.

Dans les 3 spots réalisés par l'agence BETC Euro RSCG, on retrouve les idées de quelques projets phares de l'interaction tactile : le clavier virtuel au creux de la main à la sixth sense, le menu circulaire sur table comme dans le film Being Human de Microsoft ou encore l'échange d'information entre surfaces tactiles par hyperdraging (extension du drag and drop) comme dans les projets de smart rooms.

Il y avait déjà Le crédit mutuel qui était la banque à qui parler, maintenant il y a Boursorama, la banque aussi simple à utiliser qu'une surface tactile.

mardi 15 juin 2010

Kinect, return to the monkey


Vous attendiez NATAL, vous allez découvrir KINECT en novembre 2010 sur Xbox 360.
Marre de la souris, lassé de la wiimote, voici venu le temps de la manette humaine comme l'annonce Libération.
L'homme a inventé l'outil (d'où son nom d'homo faber), Microsoft le supprime.
Plus besoin d'apprentissage, bougez naturellement, Xbox vous observe et vous obéit au doigt et à l'oeil.
Kinect illustre à merveille le concept de Natural User Interface (NUI). Le principe ici est "rien à apprendre, seulement bouger et prendre plaisir".
La question à 149 $ (ce serait le prix du capteur Kinect) est de savoir ce qu'on entend ici par naturel. Une réponse est que Kinect s'utilise spontanément, sans apprentissage, en faisant des gestes habituels.
Une autre réponse est de considérer que Kinect ramène l'Homme à un état de nature (en fait à l'état d'animal dénué de culture).
On peut illustrer ces deux réponses par des vidéos.
La première vidéo montre un enfant, Jake, jouant avec Natal, on voit bien comment ses gestes sont spontanés. Jake est totalement dans le jeu et, à la fin, il est en sueur comme après un réel entraînement sportif. Notez comment les hommes cravatés observent très sérieusement Jake derrière la vitre. Le jeu, c'est sérieux chez Microsoft.
La deuxième vidéo montre, sous forme parodique, comment l'homme a évolué jusqu'à Kinect et comment il en est arrivé à bouger simiesquement devant un écran.
En regardant cette troisième vidéo, vous constaterez la ressemblance et vous pourrez vous demander si l'homme ne re-descend pas du singe ?
Dance Monkey Dance.

vendredi 28 mai 2010

iPad vs Newton

28 mai, jour du lancement de l'iPad en France, c'est l'occasion de comparer les pubs d'Apple sur le Newton (1993-1998) et l'iPad (2010-).
Les années passent, le monde change, mais la communication d'Apple repose toujours sur les mêmes bases.
Comparons déjà, en image, les deux ardoises numériques :

Pas le même look, je qualifierais l'un de pré-PDA et l'autre de post-PDA.
Maintenant, comparons les vidéos de pub (ads) "What is a Newton?" / "What is iPad?".
Le mot qui revient dans les deux ads, c'est "magic". Comme toujours, Apple ne communique pas sur les fonctionnalités ou les technologies, mais vent du rêve... et en ce moment, du rêve, c'est peut-être bien ce dont on a vraiment besoin.

mercredi 19 mai 2010

L'avenir des tables passe par l'nteraction bimanuelle scripto-tactile

Le couple souris-écran est terriblement efficace, c'est pourquoi il dure depuis si longtemps, point de divorce à l'horizon.
L'alternative doigt-écran a le vent en poupe. Microsoft ne voit plus l'avenir dans une boule de cristal, mais dans les surfaces tactiles (sphère, table, touch PC). Apple voit plus petit en terme de taille avec sa tablette iPad, mais certainement pas moins grand question bénéfice.
Que ce soit la souris ou le doigt, l'interaction reste aujourd'hui bien pauvre, d'un côté quelques boutons et une molette, de l'autre un doigt ou plusieurs d'une ou deux mains par utilisateur.
"Allez tape, tape, tape, tape
Allez tape tape tape des mains
Vas-y tape, tape, tape, tape"

Comme dit la chanson, on s'en lasse vite car ça reste assez limité.
Allez clique, clique, clique... , ce n'est pas mieux.
Alors, c'est quoi la solution ? C'est d'enrichir l'interaction, d'utiliser ses deux mains, surtout de les utiliser de façon différente, d'utiliser aussi des outils et pas bêtement son doigt.
Je dirais "Alors que le sage interagirait ainsi, l'idiot n'utilise que son doigt" pour parodier le proverbe "Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt".

En terme d'interaction enrichie, une bonne piste est celle suivie par Ken Hinckley de Microsoft Research avec son prototype Manual Deskterity.
Une main (la dominée) manipule les objets alors que l'autre (la dominante) utilise, par exemple, un stylo pour écrire, respectant ainsi le principe de Guiard.
Pour bien comprendre, il suffit de regarder la vidéo.
L'avantage de l'approche, c'est d'avoir une réelle interaction bimanuelle (la main dominante est précise, la dominée déplace les objets) et une interaction instrumentale (on ne cherche pas à écrire ou dessiner avec le doigt, mais avec un outil).
Le slogan "pen writes and touch manipulates" résume bien l'approche.
L'interaction combine toucher et écriture (touch & write), ce que j'appelle une interaction scripto-tactile.
Avec le stylo, on tape (tap), trace (drawing), barre (crossing), emporte (drag-off)... ; avec un ou plusieurs doigts, on tape, on maintient l'appui (hold). De là, naît un riche vocabulaire de gestes bimanuels assez "naturels" qui permettent de manipuler les données avec les bons outils.
On est assez loin de ce qu'on fait actuellement sur une surface interactive (tablette ou table).
A mon avis, si le tactile se limite à singer la souris, il n'a que peu d'avenir. Pour s'imposer, il doit s'ouvrir vers une interaction scripto-tactile, tangibo-tactile ou gesturo-tactile.
Pour l'instant, on se contente de ce qu'on a, c'est déjà ça...
Alors tape des mains,
Alors claque des doigts,
Tu ne le regrèteras pas.

dimanche 2 mai 2010

Je parie que l'iPad dépassera les 100 000 ventes en France en 2010 contrairement à ce qu'annonce GfK

Cette semaine un article de Rue 89 traite de la guerre des tablettes et annonce l'abandon par Microsoft de son projet de tablette Courier.
Un commentateur donne son avis sur les tablettes :
"Selon moi les tablettes n'auront pas le succès escompté.
Cela n'a que très peu d'intérêt.
Apple va se casser la gueule.
Quel marché pour ce produit ?
Alors qu'il y a des mini pc portables à 299 €, des téléphones tactiles et des livres en vrai papier qui ne pèsent que 100 grammes ?"

Dans le même temps Le Monde sort un article sur l'iPad intitulé "Pourquoi l'iPad fait rêver les éditeurs de presse ?". On peut y lire l'avis de GfK (4e mondial du conseil en étude de marché) qui pronostique "En France, les ventes plafonneront à 100 000 exemplaires en 2010. L'iPad reste un produit élitiste (500 euros minimum). Et pour lequel les usages restent à inventer : les précédentes tentatives de tablettes ont été des échecs."
Ça me rappelle l'avis du CEO de Microsoft, Steve Balmer, qui déclarait en 2007 : "There's no chance that the iPhone is going to get any significant market share."
On a vu la suite, en particulier en France ou l'iPhone occupe la 1re place sur le marché des smartphones (plus de 50% en valeur avec, de plus, un seul produit).
Je pense que GfK se trompe et qu'il se vendra en France plus de 100 000 iPads en 2010 dans les AppleStores, à la Fnac et chez Darty. Les ventes vont certainement commencer timidement, mais je prédis de belles ventes en décembre (je ferai le point fin 2010 pour voir qui avait raison).
Je ne partage pas l'avis de l'internaute qui ne voit ni intérêt, ni marché pour les tablettes et encore moins l'idée que les mini pc (les netbooks), moins chers, font tuer les tablettes.
Je crois justement que c'est parce que les tablettes de type iPad ne sont pas comparables aux netbooks qu'elles vont s'imposer.
Accessoirement, je pense que l'annonce de Microsoft d'abandonner sa tablette Courier, dont j'avais dit beaucoup de bien sur ce blog, va aider Apple dans la conquête d'un nouveau marché.
Heureusement que l'iPad n'a rien à voir avec un netbook qui n'est qu'un succédané de PC, léger et pas cher, mais si peu attrayant.
L'iPad prend le contrepied, il ne cherche pas à remplacer le PC, il veut avant tout maximiser l'expérience utilisateur (aussi le prix) et minimiser son apprentissage du produit.
Alors que l'iPhone attaquait un marché déjà existant et en croissance, celui des smartphones, l'iPad se lance dans l'inconnu. On n'a pas d'exemple de tablettes à succès sur le marché grand public. Du coup, GfK, tout expert en prospective de marché qu'il est, se montre bien prudent. En fait, il montre son inaptitude à imaginer l'avenir d'un produit technologique alors qu'il est censé détecter les nouvelles tendances du marché.

A mon avis, tout l'intérêt de l'iPad et ce qui fera son succès, c'est qu'il va permettre de faire des "tâches qu'on ne faisait pas avant avec son PC".
Les timorés, les grincheux objecteront qu'on n'a pas attendu l'iPad pour lire le journal ou un livre ou encore jouer, c'est vrai, mais l'expérience est radicalement différente.
Pour avoir une idée de ce que peut apporter l'iPad à la lecture numérique, il suffit de lire une fois le New York Times sur un iPad. Pour se convaincre tout à fait, il faut regarder cette vidéo qui montre à quoi peut ressembler la lecture d'Alice au pays des Merveilles sur iPad (qui reprend les illustrations originales de 1865).
C'est tout de même autre chose que de lire un GoogleBook sous Firefox !

Apple s'est planté une fois avec les tablettes, c'était avec le Newton en 1993. Il coûtait déjà plus de 700$ et en 5 ans Apple en a vendu 100 000 exemplaires (c'est peut-être de là que GfK tire ses pévisions de vente !).
Apple en a tiré quelques leçons, c'est aussi pour cela que l'iPad sera un succès.
Reste à espérer que d'autres compagnies aventureuses se lanceront sur ce marché et proposeront des tablettes plus légères, moins chères et plus fun.

samedi 3 avril 2010

Happy iPad day !

Cet homme est heureux, en ces temps de crise, ça fait plaisir à voir.
Il brandit tel un trophée, je ne sais quoi, à bien regarder, ça doit-être un miroir, les immeubles new-yorkais se réfléchissent parfaitement dedans.
Pourquoi tous ces hommes en bleu l'applaudissent dans la joie et la bonne humeur ? Quel exploit a-t-il pu bien accomplir ?

Et cet homme, il respire le bonheur. Si vous ne l'avez pas reconnu, c'est Woz pour les intimes, le co-fondateur d'Apple en 1976, le créateur de l'Apple I et de l'Apple II. C'est dire s'il en connu des belles machines. Aujourd'hui, il a aussi son miroir magique.
Visiblement, pour lui, le 3 avril 2010, est jour de joie.

Ces deux là présentent l'image parfaite du couple heureux, l'homme tient l'objet de son coeur tendrement dans les mains et sa femme est radieuse.
Ils sont très content de leur petit dernier !

Enfin, celui là, il bosse, c'est un vendeur, pourtant, il est tout aussi heureux, béat même.

La conclusion s'impose, Apple vend un nouvel objet (son nom est sur le tee-shirt du vendeur). Quand je dis "un", c'est une façon de parler, c'est plutôt 300 000 pendant le week-end de Pâques.
Je ne sais pas si l'appareil est révolutionnaire, ce qui est sûr c'est que quand les gens l'ont près d'eux, ils sont heureux.
Je me demande si quand ils se regardent dans ce miroir magique, l'objet ne leur répond pas doucement qu'ils sont encore plus beaux.

jeudi 25 mars 2010

SurfNet, un réseau canadien sur les surfaces numériques


Encore un nouvel acteur dans le domaine des surfaces tactiles, c'est SurfNet pour "Digital Surface Software Application Network".
C'est une alliance entre partenaires universitaires (université de Calgary, de Waterloo, de Carleton...) et industriels (Smart Technologies, TRLabs...).
C'est un des 11 réseaux de recherche d'excellence qui viennent d'être créés au Canada.
Dommage qu'on n'est pas fait la même chose en France.
Pourtant, il y a quelques années, les travaux de plusieurs laboratoires de recherche et d'entreprises innovantes français étaient très prometteurs. Notre grande agence de la recherche (ANR) et nos grands pôles de compétitivité ne semblent pas avoir compris l'intérêt de soutenir les projets sur les surfaces interactives. Ily a fort à parier que les futurs acteurs soient américains, canadiens, australiens ou allemands, mais pas français.
Pour Frank Maurer du Département d’informatique de la University of Calgary qui dirige SurfNet, l'objectif est que le Canada soit à la pointe de la technologie des logiciels pour les surfaces interactives.
La mission de SurfNet est de produire de nouvelles connaissances et technologies se rapportant aux surfaces numériques et de mieux comprendre les interactions de l’homme avec les surfaces numériques.
Dans la Gazette de Montréal, Robert Biddle (cf. photo), professeur de Carleton University qui participe au projet, déclare lui : " SurfNet could change the world in the same way graphic-user interfaces, such as Microsoft Corp.'s Windows operating system, did in the mid-1980s ". Il note également : "It changed people's expectations. There was an interval where people would look at that and say 'wow' ".
SurfNet réunit les principaux acteurs canadiens du domaine. C'est très prometteur. Le wiki du projet est déjà bien nourri.
Tous ces acteurs semblent bien convaincus que dans les 10 prochaines années, les applications coopératives, sociales reposeront sur les surfaces numérique et qu'un nouveau marché va émerger qui permettra de dépasser le paradigme de l'ordinateur personnel.

jeudi 4 mars 2010

Killer app pour table interactive

C'est quoi une killer app, pardon une application phare en français ?
C'est une appli innovante qui connait un succès rapide et qui n'existait pas vraiment auparavant.
Cette vidéo montre qu'on a enfin trouvé une une telle application pour les tables interactives.
En effet, c'est nouveau, ça devrait bien marcher avec tous ses utilisateurs pour lesquels on n'avait rien prévu avant... à part la souris !


Comme le précise le blog Génération Tactile, c'est une appli multipatte.

dimanche 28 février 2010

Souris un jour, sourit toujours ?


Au moment où les tablettes, genre iPad, sortent du bois et où les PC tactiles sous W7, comme le HP TouchSmart, sont déjà en vente, on pourrait penser que la fin du clavier et de la souris sont proches.
Je pense qu'il n'en est rien.
Le clavier d'ordinateur reste très proche du clavier qwerty inventé par Sholes en 1873, il survit depuis plus de 130 ans à toutes les évolutions, on le retrouve encore sur l'iPad (voir photo).
Pourquoi n'est-il pas près de disparaître ou d'être remplacer par un autre ? Principalement parce qu'il ne coûte vraiment pas cher, qu'il ne demande pas beaucoup de connaissance et d'apprentissage et surtout qu'il est parfaitement fiable. Quand vous appuyez sur la touche "e", vous avez presque toujours un "e" qui s'affiche à l'écran. Parfois, vous obtenez "E" car vous avez oublié que vous étiez en mode majuscule, parfois vous produisez un "z", car vous vous avez appuyé sur la touche de gauche. Dans l'ensemble, vous faites peu d'erreurs et bien moins qu'avec tous les autres dispositifs d'entrée de texte (vocal, gestuel, cérébral...).
La souris, plus récente, inventée par Doug Engelbart, est tout de même presque quinquagénaire. Elle partage quelques avantages avec le clavier, ne coûte pas cher, est fiable et demande peu d'apprentissage. Elle est également précise et parfaitement adaptée pour une tâche de pointage en 2 dimensions. Contrairement au clavier, elle connait un challenger sérieux, le pavé tactile qui a l'avantage d'être intégré au dispositif et proche du clavier.

Il est important de rappeler ces "évidences" qu'on a tendance à oublier, ébloui par les films comme Minority report, les séries genre CSI (Les Experts en France) ou les projets de type Natal (Microsoft) ou Sixth Sense (MIT).
Je pense que pas mal d'experts en Interaction Homme-Machine ne sont pas prêts à parier sur la mort du clavier et de la souris.

Andy Cockburn qui dirige le laboratoire Human Computer Interaction & Multi-Media de l'université de Canterbury (Australie) a récemment développé une analyse similaire que j'encourage à lire dans le Sydney Morning Herald (en anglais).

samedi 13 février 2010

L'iPad : le canapable qui va remplacer votre portable... chez vous pour certains usages



Depuis l'annonce de l'iPad, chacun a sa petite idée sur l'intérêt ou non de cette tablette. Certains pronostiquent un énorme succès et d'autres un échec total.
Pour ma part, je pense que ce produit va faire son trou entre les netbooks et les laptops, principalement pour deux raisons.
Premièrement, c'est un objet numérique qui peut se substituer à plusieurs objets usuels (livre, journal, cadre photo, console de jeux...) et, deuxièmement, il permet un usage bien adapté au contexte domestique.

Il faut se souvenir, qu'au départ l'ordinateur s'utilisait seulement au bureau, puis il est arrivé au domicile. On l'a alors installé dans un meuble spécifique, dit meuble ordinateur, souvent placé bien à l'écart des principaux lieux d'échange (salon, cuisine, salle à manger). Avec la multiplication des portables, l'ordinateur s'est tout simplement posé sur le bureau (pour ceux qui en ont un), puis a carrément squatté les tables de la maison.
Depuis peu, il s'est déporté vers le salon (pour ceux qui en ont un) et s'est posé sur vos genoux. En 20 ans, l'ordinateur est donc passé du meuble où on l'enfermait pour le cacher aux genoux de votre voisin(e) de canapé.
On est passé du desktop au laptop, de l'ordinateur de bureau à l'ordinateur qu'on peut poser sur ses cuisses (lap veut dire cuisse).
On peut dire aussi qu'on est passé du computer au couchputer (couch voulant dire canapé).

Depuis quelques temps, j'utilise de plus en plus mon portable dans mon canapé, c'est ainsi que je lis mes messages et surfe sur le web le matin. J'imagine que cet usage ne m'est pas personnel, que c'est une évolution générale de la façon d'utiliser son ordinateur.
Quelques photos illustrent mieux qu'un long discours ces nouveaux lieux et formes d'usage du portable.


C'est dans ce contexte qu'arrive l'iPad. Par son format, il se prête bien à cet usage "relâché", pour la lecture d"un livre, du journal ou de ses mails affalés dans son divan.



Remarquons que le mot ordinateur est de moins en moins utilisé, on parle plutôt de portable, on a ainsi substitué au nom le qualificatif qui indique que c'est un produit mobile qu'on peut utiliser en différents lieux.



Si maintenant, on privilégie l'usage dans son canapé ou dans son lit, pourquoi ne pas parler de canapable ou de litable, plutôt que de portable.

Je ne dirais donc pas que l'iPad et les ardoises qui vont suivre sont des portables sans clavier, mais plutôt, en français, des canapables ou, en anglais, des couchputers.