dimanche 28 février 2010

Souris un jour, sourit toujours ?


Au moment où les tablettes, genre iPad, sortent du bois et où les PC tactiles sous W7, comme le HP TouchSmart, sont déjà en vente, on pourrait penser que la fin du clavier et de la souris sont proches.
Je pense qu'il n'en est rien.
Le clavier d'ordinateur reste très proche du clavier qwerty inventé par Sholes en 1873, il survit depuis plus de 130 ans à toutes les évolutions, on le retrouve encore sur l'iPad (voir photo).
Pourquoi n'est-il pas près de disparaître ou d'être remplacer par un autre ? Principalement parce qu'il ne coûte vraiment pas cher, qu'il ne demande pas beaucoup de connaissance et d'apprentissage et surtout qu'il est parfaitement fiable. Quand vous appuyez sur la touche "e", vous avez presque toujours un "e" qui s'affiche à l'écran. Parfois, vous obtenez "E" car vous avez oublié que vous étiez en mode majuscule, parfois vous produisez un "z", car vous vous avez appuyé sur la touche de gauche. Dans l'ensemble, vous faites peu d'erreurs et bien moins qu'avec tous les autres dispositifs d'entrée de texte (vocal, gestuel, cérébral...).
La souris, plus récente, inventée par Doug Engelbart, est tout de même presque quinquagénaire. Elle partage quelques avantages avec le clavier, ne coûte pas cher, est fiable et demande peu d'apprentissage. Elle est également précise et parfaitement adaptée pour une tâche de pointage en 2 dimensions. Contrairement au clavier, elle connait un challenger sérieux, le pavé tactile qui a l'avantage d'être intégré au dispositif et proche du clavier.

Il est important de rappeler ces "évidences" qu'on a tendance à oublier, ébloui par les films comme Minority report, les séries genre CSI (Les Experts en France) ou les projets de type Natal (Microsoft) ou Sixth Sense (MIT).
Je pense que pas mal d'experts en Interaction Homme-Machine ne sont pas prêts à parier sur la mort du clavier et de la souris.

Andy Cockburn qui dirige le laboratoire Human Computer Interaction & Multi-Media de l'université de Canterbury (Australie) a récemment développé une analyse similaire que j'encourage à lire dans le Sydney Morning Herald (en anglais).

samedi 13 février 2010

L'iPad : le canapable qui va remplacer votre portable... chez vous pour certains usages



Depuis l'annonce de l'iPad, chacun a sa petite idée sur l'intérêt ou non de cette tablette. Certains pronostiquent un énorme succès et d'autres un échec total.
Pour ma part, je pense que ce produit va faire son trou entre les netbooks et les laptops, principalement pour deux raisons.
Premièrement, c'est un objet numérique qui peut se substituer à plusieurs objets usuels (livre, journal, cadre photo, console de jeux...) et, deuxièmement, il permet un usage bien adapté au contexte domestique.

Il faut se souvenir, qu'au départ l'ordinateur s'utilisait seulement au bureau, puis il est arrivé au domicile. On l'a alors installé dans un meuble spécifique, dit meuble ordinateur, souvent placé bien à l'écart des principaux lieux d'échange (salon, cuisine, salle à manger). Avec la multiplication des portables, l'ordinateur s'est tout simplement posé sur le bureau (pour ceux qui en ont un), puis a carrément squatté les tables de la maison.
Depuis peu, il s'est déporté vers le salon (pour ceux qui en ont un) et s'est posé sur vos genoux. En 20 ans, l'ordinateur est donc passé du meuble où on l'enfermait pour le cacher aux genoux de votre voisin(e) de canapé.
On est passé du desktop au laptop, de l'ordinateur de bureau à l'ordinateur qu'on peut poser sur ses cuisses (lap veut dire cuisse).
On peut dire aussi qu'on est passé du computer au couchputer (couch voulant dire canapé).

Depuis quelques temps, j'utilise de plus en plus mon portable dans mon canapé, c'est ainsi que je lis mes messages et surfe sur le web le matin. J'imagine que cet usage ne m'est pas personnel, que c'est une évolution générale de la façon d'utiliser son ordinateur.
Quelques photos illustrent mieux qu'un long discours ces nouveaux lieux et formes d'usage du portable.


C'est dans ce contexte qu'arrive l'iPad. Par son format, il se prête bien à cet usage "relâché", pour la lecture d"un livre, du journal ou de ses mails affalés dans son divan.



Remarquons que le mot ordinateur est de moins en moins utilisé, on parle plutôt de portable, on a ainsi substitué au nom le qualificatif qui indique que c'est un produit mobile qu'on peut utiliser en différents lieux.



Si maintenant, on privilégie l'usage dans son canapé ou dans son lit, pourquoi ne pas parler de canapable ou de litable, plutôt que de portable.

Je ne dirais donc pas que l'iPad et les ardoises qui vont suivre sont des portables sans clavier, mais plutôt, en français, des canapables ou, en anglais, des couchputers.